dimanche 27 février 2011

Petit cours de botanique simple …

Simple oui … mais sur les composées.

Bonjour,

Suite à mes petites plantations, je ne me trompais pas de beaucoup en disant qu’il y avait des fleurs dans les fleurs. (voir ici)
J’ai donc repris mon livre « la prodigieuse aventure des plantes » de J.M. Pelt et J.P. Cuny que je trouve extraordinaire et simple, quelques sites internet et des photos macros de mes fleurs pour comprendre le tout.

Allons voir les composées. (Je parle ici de marguerite avec intérieur jaune, mais sur les photos ce sont différentes sortes de marguerites et les couleurs sont variées. Je mets aussi une photo de gazania)

Quand nous prenons la fleur de marguerite pour lui arracher les « pétales » en disant « je t’aime, un peu, beaucoup, à la folie, passionnément », nous lui arrachons des fleurs. En effet, la marguerite n’est pas une fleur, c’est tout un ensemble de fleurs minuscules avec, tout autour, des fleurs externes qui forment la ronde autour des autres. Ce sont celles-ci que nous arrachons donc. Elles imitent des pétales à s’y méprendre. Les marguerites sont donc dites composées.

Nous voyons ici, que les "fausses pétales" jaunes qui vont s'ouvrir sont en fait des fleurs dont les pétales sont soudées (lignes vertes sur le jaune) et elles formeront le pourtour du tapis de fleurs internes (voir plus bas).


Mais pourquoi donc ce tour de fleurs ? Simplement, pour attirer les insectes polinisateurs. Ces fleurs, qui ont fait vœu de séduction, en même temps que de chasteté, au profit de la centaine de petites fleurs jaunes du tapis central.

Sur le tapis central se trouve de minuscules fleurs en tube. Chacun de ces tubes minuscules sont des fleurs sans pédoncule regroupées sur un réceptacle et entourées de bractées (les fleurs blanches du pourtour de la marguerite). Ce type d'inflorescence s'appelle le capitule. Ces petites fleurs n'ont plus besoin de séduire, puisque les autres, déguisées en pétales (bractées), s’en chargent pour elles.

Les petits tubes bien rangés à l'intérieur de la marguerite


Vue de plus près. Certains tubes (fleurs) se sont déjà ouvertes.


Dans les composées, on trouve donc les marguerites mais aussi matricaires, les camomilles, les soucis, les pâquerettes, les chardons, les centaurées, les chrysanthèmes, les pissenlits, les dahlias, l’artichaut, la laitue ...

Toutes ces fleurs sont pollinisées à la chaîne : un seul insecte, au cours d’une visite, piétine et pollinise d’un seul coup un grand nombre de fleurs minuscules.

(Nous laisserons de côté les faux pétales ou bractées). Ces petites fleurs intérieures en forme de tube portent en elles les deux sexes. Mais comment faire pour éviter l’inceste généralisé ou la dégénérescence de la plante ? ... Ne pas faire sortir tout le monde en même temps.

D'autres fleurs tubuleuses dans une autre sorte de marguerite.


Chacune de ces petites fleurs en tube possède cinq étamines soudées, donc chargées de pollen.

Ci-dessous, on voit bien les fleurs tubuleuses qui s'ouvrent chargées de pollen.


Le style (organe femelle) est à l’intérieur de ce cylindre. Quand l’organe femelle s’allonge, il traverse le cylindre mâle et ramasse à l’intérieur des grains de pollen mûrs sur ses poils, à la manière d’un écouvillon dans le canon d’un fusil. Alors, auto-fécondation ? Pas du tout ! parce que pendant ce temps, l’organe femelle reste fermé sur lui-même, sa partie fécondable étant protégée.
C’est seulement, une fois qu’elle a traversé entièrement le cylindre mâle, et qu’elle en émerge, que la partie terminale du pistil se divise en deux lobes, susceptible de recevoir du pollen en provenance d’une autre fleur, par le dessus.



Gazania dont l'intérieur possède également des fleurs tubuleuses


Mais, car il y a un mais, la marguerite n’a pas encore réussi à accorder toutes ses fleurs pour démarrer ensemble. Celles du bord son déjà femelles quand celles du centre sont encore mâles ! Bref, sur le tapis central de la marguerite on constate bien cela. Résultat regrettable : quand l’abeille arrive, elle pollinise tous ces frères et sœurs entre eux.





Ce n’est pas le cas de toutes les composées car la Scabieuse par exemple est tour à tour mâle et femelle et pas d’embrouille dans ce cas.

Plus besoin de charmer, c'est la fin pour cette fleur. On voit bien les pistils divisés en deux.


Voilà donc pour ce petit cours "simple" sur les composées. Je voulais en même temps montrer le bel intérieur de ces fleurs qu'il est difficile de voir à l'oeil nu, intérieur si parfaitement rangé et si graphique en photographie.

A bientôt

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